Quelques oeuvres décortiquées des Maîtres passés.
Parmi les oeuvres connues, ou moins connues, des anomalies, des erreurs de proportion, des fautes de débutant surgissent et nous déconcertent.
J’ai voulu étudier quelques oeuvres célèbres et donner mon avis.
Rien n’est aussi simpliste, et je demande aux artistes, professeurs,
d’être indulgents et de ne voir que la sincérité de ces remarques.
Le 8 décembre 2010,
Décortiquons la VENUS !
La naissance de Vénus de BOTTICELLI – 1495 from YAG on Vimeo.
Jean PUY – Le marché à Sanary (1925) – Huile 65 X 54
Où est le spectateur ?
Sur la place ?
En hauteur ?
Est-ce deux vues distinctes collées ?
Partie inférieure.
En l’absence de perspective, les sacs ou paniers au premier-plan, semblent indiquer une vue « aérienne » verticale, à partir d’un immeuble proche. Derrière, les cagettes apparemment en position verticale, (elles cachent partiellement la marchande), créent la confusion. Par contre les personnages sont représentés en vue horizontale ou presque. L’œil et le cerveau ne peuvent situer la scène.
Partie supérieure
Chaque partie, prise indépendamment présente des anomalies de perspective, de proportions, de lumière, des représentations inutiles.
Cette partie est coupée en 3 bandes horizontales : le trottoir, la mer, le paysage à l’horizon.
Les personnages éloignés (à droite), paraissent plus imposants que les personnages du premier plan . L’âne et sa charrette sont plus courts que la longueur du banc à droite. L’animal est bas du postérieur. L’ombre généreuse a épargné le personnage à gauche et le banc de droite. Un ensemble vertical d’étais, de poutres (l’ombre l’indique), que l’on prend au premier regard pour un ponton placé en diagonale n’apporte que confusion.
Manifestement, le peintre a ajouté plus tard, des éléments de composition, pour équilibrer un tableau insatisfaisant.
Après retouches partielles….
L’ensemble « remonté ».
Après essais et retouches, j’abandonne. L’ensemble n’y gagne rien. Au contraire, il me semble que les aménagements
ponctuels rendent encore plus inconcevable la scène, en perdant l’attrait, la curiosité, l’équilibre dans l’instabilité ! L’effet de superposition des deux parties est encore plus gênant.
Merci à Jean PUY, qui même au travers de ses erreurs, nous montre la vision globale.
La femme au chapeau (1905) – Henri MATISSE
Examinons ce tableau, en noir et blanc, pour commencer.
Il fait penser à une mauvaise étude. Il est disproportionné. L’emplacement de la ceinture du modèle, donne une hauteur de buste ridiculement faible. Le plastron énorme ajoute encore à ce défaut anatomique. Que penser de l’avant bras, raccourci de façon pathétique. Le personnage semble tassé sur le fauteuil ou handicapé physiquement. Son cou massif devrait éliminer toute grâce au modèle.
Le chapeau gigantesque, lourd ?, est posé de façon incertaine sur une tête qui évoque sans conteste une mante religieuse. L’avant bras prend sa place dans cette analogie.
La composition est incertaine. Tout se passe comme si le peintre avait voulu peindre le chapeau, puis le visage, puis dans la place restante, les autres parties du corps, contraintes et déformées.
Etude sans génie, c’est le moins que l’on puisse dire.
Maintenant, examinons l’œuvre en couleurs.
Le charme jaillit. Les défauts, erreurs, disparaissent. Le pari est gagné, c’est une œuvre lumineuse, accrocheuse. Le génie !
Yag – Décembre 2010