La femme au chapeau (1905) – Henri MATISSE
Examinons ce tableau, en noir et blanc, pour commencer.
Il fait penser à une mauvaise étude. Il est disproportionné. L’emplacement de la ceinture du modèle, donne une hauteur de buste ridiculement faible. Le plastron énorme ajoute encore à ce défaut anatomique. Que penser de l’avant bras, raccourci de façon pathétique. Le personnage semble tassé sur le fauteuil ou handicapé physiquement. Son cou massif devrait éliminer toute grâce au modèle.
Le chapeau gigantesque, lourd ?, est posé de façon incertaine sur une tête qui évoque sans conteste une mante religieuse. L’avant bras prend sa place dans cette analogie.
La composition est incertaine. Tout se passe comme si le peintre avait voulu peindre le chapeau, puis le visage, puis dans la place restante, les autres parties du corps, contraintes et déformées.
Etude sans génie, c’est le moins que l’on puisse dire.
Maintenant, examinons l’œuvre en couleurs.
Le charme jaillit. Les défauts, erreurs, disparaissent. Le pari est gagné, c’est une œuvre lumineuse, accrocheuse. Le génie !
Yag – Décembre 2010